Beastars

L’oeuvre

Beastars est un manga de 22 tomes écrit et dessiné par la mangaka Paru Itagaki. Il est édité par Akita Shoten et prépublié dans le Weekly Shōnen Champion depuis 2016. Sa version française est publiée par Ki-oon depuis 2019.

Une adaptation en anime par le studio d’animation Orange est diffusée en 2019 et une seconde saison a été annoncée pour 2021. Je ne parlerais ici que de l’anime.

Synopsis

Dans un monde habité par des animaux anthropomorphes, herbivores et carnivores tentent de cohabiter. Mais malgré l’interdiction de consommer de la viande, les tensions restent, surtout après qu’un lama ai été retrouvé mort sur le campus de Cherryton…

Ce que j’en pense

La comparaison est trop évidente pour ne pas être mentionnée: cette oeuvre rappelle immédiatement Zootopia, le film de Disney sorti la même année. Mais pour autant, même si certaines thématiques sont communes, on est ici dans une oeuvre radicalement différente et bien plus adulte.

Car oui, même si on est en présence d’un manga publié dans un magazine Shonen, le contenu est clairement destiné à un public de jeune adulte et non de garçon de 12ans (en tout cas dans sa version animé). On aura donc des scènes de sexes et de violences, des allusions à la drogue pas vraiment discrètes (viande=drogue pour les carnivores en quelque sorte).

Mais heureusement, Beastars ne s’arrête pas là et ne se contente pas de flatter un public de jeune ado voulant juste voir de la violence et du cul de manière pseudo-mature. Je trouve qu’ici c’est bien écrit, rarement gratuit, et que cela permet d’aborder l’adolescence (le corps qui change, la découverte de l’attirance pour une autre personne, du sexe et du monde des adultes pas forcément tout rose).

Le fait que les personnages soient des animaux permet d’aborder deux thèmes, bien visibles, mais sans que cela soit lourd. Le premier est le plus évident: le racisme. L’opposition herbivore/carnivore est clairement là pour ça, elle met en avant les préjugés et le regard souvent dur des gens sur ceux qui leur sont différents.

De la même manière, on pourra voir du sexisme avec le personnage du lapin, de la place qu’elle devrait avoir, du regard que les autres lui portent et de son appétit sexuel (forcément choquant vu que c’est une femme).

Enfin, on aura aussi un dernier sujet, celui de la sexualité et de ceux qu’on est sensé aimer ou non, ici traduit sous forme de racisme/spécisme mais qui n’est pas sans rappeler l’homophobie.

En étalant ainsi les thématiques, cette oeuvre pourrait avoir l’air lourde ou moralisatrice, mais ce n’est clairement pas le cas. Les personnages et l’histoire nous tiennent en haleine et j’ai enchaîné les épisodes, impatient de voir la suite de l’intrigue et l’évolution des personnages comme de leur relations.

Ajoutez à tout cela une animation et un dessin, pas parfait, mais tout de même d’une grande qualité et vous obtenez mon dernier coup de cœur que je ne serais que vous conseiller d’aller voir au plus vite!